Les Insoumises c'est une année de création, deux ans de cueillette et de séchage, cinq ans de réflexion artistique et écologique et surtout toute une vie d'émerveillement devant le monde végétal. J’ai passée mon temps libre des dernières années à cueillir la flore lanaudoise. Bords de route, terrains vagues, chemins de fer… J’ai réalisé que si je prenais le temps, un monde quasi invisible aux yeux de tous, s’illuminait devant moi.
Achillée, molène, mélilot, aster et tant d’autres s’étendaient à perte de vue avec autant de couleurs et de parfums fabuleux! Alors j’en ai cueillit ici et là, les ai fait sécher; tête en bas, au déshydrateur, au four, sous presse, etc... J’ai expérimenté, mis au compost, recommencé. J’ai ouvert des guides, identifié, catalogué, archivé.
Et puis j’ai aussi récolté. Des semences. De tout! Des plantes sauvages aux ornementales de pépinières. Et j’ai planté, arrosé, amender dans le plus grand des respects à l’environnement. Et tout à fleuri, avec une générosité sans borne, les récoltes se sont multipliées et j’ai aussi tout fait séché. Partout, il y en avait littéralement partout dans la maison. Puis j’ai tout emballé et rangé à l’abri de la lumière et des aléas de la vie.
Après des mois de travail assidu, par une journée blanche d’hiver, j’ai plongé dans la couleur. J’ai agencé, assemblé, collé, sans compter les heures, m’émerveillant de tout ce qui passait sous mes doigts. Les teintes, les textures, les nuances, les reliefs, tout est déjà si beau, il m’a semblé si simple de les agencer pour créer de nouvelles perspectives.
Parce qu’elles sont rendues si banales par leur nombre qu’on ne les regarde même plus, les « mauvaise herbes » guérissent, nourrissent et embellissent nos villes et nos campagnes...
Malgré le vent, la sécheresse, la rudesse de nos hivers, malgré les inondations, malgré le feu, elles n'abandonnent jamais, elles s'adaptent, voyagent, elles sont résilientes...
Et essayez de les arracher, de les dompter à coup de fouet et de produits chimiques, elles seront toujours là. Et bien longtemps après nous, elles fleuriront encore et encore. Se sont de grandes insoumises.
Sous forme de mondes imaginaires, j’amène le spectateur à s’arrêter sur la beauté et la richesse de notre flore québécoise. Un voyage de l’émerveillement à l’affection, de l’affection à l’amour et de l’amour à la guérison. Ensemble cultivons de grandes espérances.